Avec le mot Shisei (position) on catalogue Shizen hontai (la position naturelle et fondamentale du corps : elle se retrouve dans le Nage no kata), Jigo hontai (position plus stabile aux jambes écartées : à retrouver aussi dans le Nage no kata), Kyoshi no kamae (position agenouillée, l’un des genoux est soulevée : typique du Katame no kata), Kurai dori (position aussi dure qu’une roche : dans le Koshiki no kata).
Le prof. Jigoro Kano apprit le concept de position et comment exploiter correctement l’équilibre et la stabilité dans un combat en étudiant dans les écoles de Tenjin shin’yo ryu et Kito ryu.
Il y a beaucoup d’œuvres là-dessus, lesquelles ont été écrites par les maîtres mêmes des deux écoles aussi que, plus récemment, par le prof. Kano.
Dans le livre « Tradition de l’école » du Tenjin shin’yo ryu on parle souvent de la position. Par exemple : « Quand on combat il faut imaginer qu’on est un morceau de bois qui nage sur la mer. Lorsque la vague monte on monte avec elle, lorsqu’elle descend on descend avec elle sans jamais couler. Que la mer soit sereine ou orageuse, le morceau de bois garde toujours son équilibre et sa stabilité. De cette façon, lorsque vous rencontrerez quelqu’un qui est plus fort que vous, vous devez vous conduire comme le morceau de bois et ne frapper que quand il faut. »
Dans le livre « Tai no kan » du Kito ryu il y a beaucoup d’explications à propos de Hontai (position fondamentale du corps). « Avoir l’Hontai signifie être au-dessus du propre corps et contrôler ses parties comme s’ils étaient des vassaux. Ainsi sera-t-il l’esprit parfaitement harmonisé avec le corps et pourra contrôler tous les mouvements de l’ennemi : il l’attaquera lorsqu’il sera instable. »
Le prof. Kano écrit : « Le Judo Kodokan naît de l’expérience du combat réel et, même si le Randori ne soit qu’un exercice pour s’entraîner, il ne faut pas oublier les principes du vrai combat. »
On voit bien qu’aujourd’hui la pratique s’est bien éloignée de ces principes. La question qu’il faut se poser et si l’on doit vraiment renoncer à enseigner ce que les profs les meilleurs ont essayé de nous transmettre tout simplement parce qu’on est paresseux ? Est-ce qu’il faut vraiment permettre à nos élèves d’ignorer un des fondements du Judo, les Shisei, et de devenir à leur fois profs sans qu’ils connaissent une partie aussi importante du Judo ? Et surtout est-ce qu’on peut permettre qu’ils se détachent de cette illustre tradition de recherche et de perfectionnement des Shisei qui a été un fil rouge dans l’histoire de notre discipline ?
Cette héritage morale et spirituelle ne doit pas être dissipée, gaspillée, perdue ni par nous-mêmes ni par nos élèves.
Alfredo Vismara Hanshi Dai Nippon Butokukai
Traduzione di Andrea Lorenzo Covini